Pétition intersyndicale pour demander la fin du caractère obligatoire des évaluations nationales standardisées et généralisées, ainsi que l’abandon de la labellisation des manuels.
Arrêt des évaluations imposées, laissez-nous travailler !
Les enseignantes et enseignants veulent continuer à exercer un métier de conception,
dans le respect de leur liberté pédagogique.
L’intersyndicale FSU-SNUipp, SE-Unsa, Snudi-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’Action, Sud éducation, SNALC dénonce fermement l’attaque frontale contre la liberté pédagogique et le métier enseignant que représentent plusieurs annonces du « choc des savoirs ». À l’inverse de l’orientation du ministère, la clé pour une meilleure réussite scolaire des élèves est d’investir dans l’expertise professionnelle des enseignant·es. C’est ce que met évidence la recherche. Pas plus en mathématiques qu’en français, il n’y a de méthode pédagogique « magique » ni d’élève type. Pour nos organisations syndicales, la liberté pédagogique c’est bien de concevoir sa démarche, choisir ses supports, adapter son enseignement à la diversité des besoins des élèves.
La réécriture précipitée, et par voie de conséquences non concertée, des programmes pour septembre 2024 n’est pas une demande des enseignant·es, fatigué·es de leurs changements incessants (la dernière révision date de 2021 pour la maternelle) et dubitatif·ves face à leurs contenus.
La labellisation des manuels scolaires ne doit en aucun cas conduire à des manuels imposés. Comment répondre aux besoins diversifiés des élèves avec des manuels imposés et des réponses univoques ? Les enseignant·es doivent rester libres du choix de leurs supports de travail. Si un financement par l’État se met en place, il doit être respectueux des choix des professionnels. La généralisation annoncée des évaluations nationales à tous les niveaux de classe est la clé de voûte de « l’éco-système » de contrôle généralisé qui se met en place. Avec ces évaluations standardisées, le ministère ne cherche pas à évaluer les performances du système scolaire mais à prescrire d’en haut les méthodes d’apprentissage dans la classe et vérifier que celles-ci sont bien appliquées.
Ces évaluations imposées, déconnectées des apprentissages réels dans la classe, ne permettent même pas aux enseignant·es d’étudier les procédures de leurs élèves. De plus, les derniers travaux de la recherche (CNESCO) montrent que ce sont bien les évaluations conduites au plus près des apprentissages réels des élèves dans les classes qui sont les plus utiles à leurs progrès.
Contrairement à ce que le ministère veut faire croire, cette évaluationnite n’a pas de valeur scientifique au-delà de l’obsession des tenants d’un pilotage de tout le système par l’évaluation incessante et généralisée. D’autres travaux de la recherche montrent au contraire les dérives du « teach for test » et de la perte de sens du métier enseignant.
Les organisations syndicales signataires FSU-SNUipp, SE-Unsa, Snudi-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’Action, Sud éducation, SNALC portent la nécessité d’investir sur l’expertise professionnelle des enseignant·es afin d’améliorer leurs conditions de travail. Les organisations FSU-SNUipp, SE-Unsa, Snudi-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’Action, Sud éducation, SNALC exigent :
- l’abandon du caractère obligatoire des évaluations nationales standardisées imposées.
- l’arrêt des mécanismes de pression et de contrôle (pilotage des conseils académiques des savoirs fondamentaux CASF, formation imposée, tout-évaluation, contrôles incessants…)
- Le respect de la liberté pédagogique : abandon de toute tentative d’imposition de manuels, y compris au travers d’un processus de labellisation.